Les Jeux olympiques (JO) symbolisent un héritage ancien. Ils montrent que le sport a toujours fait partie de l’humanité et qu’il est de notre devoir de continuer à transmettre toutes les valeurs de partage et de respect qu’ils représentent. Quels liens les Jeux modernes ont-ils gardés avec ceux de l’Antiquité ? Avant d’en découvrir les détails, voici comment sont nés les premiers Jeux Olympiques de l’Histoire.
Retour sur les origines des Jeux Olympiques
Les premiers Jeux Olympiques de l’Histoire puisent leur origine en Grèce en 776 avant J.-C. Ils se déroulent en cinq jours dans le Péloponèse, à Olympie. Même si les grecs ont toujours organisé des fêtes pour célébrer le sport, ces jeux deviennent rapidement un symbole de l’hellénisme. Tous les JO sont organisés en l’honneur de Zeus. Ils se déroulent de la même façon qu’une cérémonie religieuse, avec des processions, des chants et un serment destiné à Zeus. Les athlètes doivent lui jurer leurs bonnes intentions, leur loyauté et être hellène libre et coupable d’aucun crime. Les JO réunissent jusqu’à 40 000 spectateurs qui acclament un seul vainqueur. Sa récompense est un kotinos, une simple couronne d’olivier. Le premier vainqueur connu est nommé Coroebos, il gagna la seule épreuve qui existe à l’époque, le dromos, la course à pied sur 190 mètres environ (une longueur de stade). Peu à peu, d’autres épreuves sont mises en place, comme la double course et le pentathlon antique.
Depuis cette époque, les jeux gymnastiques sont toujours suivis de compétitions musicales ou littéraires. Les grecs s’identifient à leurs Dieux. Pour être à leur image, ils souhaitent avoir un physique parfait qui reflète un esprit sain, beau et noble. Une expression souvent utilisée dans la littérature grecque antique a même été pensé pour traduire cela : celle de « kalos kagathos ». Il s’agit de l’association de deux mots : kalos (le beau) et kagathos (le bon). L’objectif est d’atteindre un idéal, une harmonie totale en travaillant son corps et son esprit.
Enfin, le sport en Grèce antique est synonyme de paix. La trêve sacrée (ἐκεχειρία / ekekheiría) est instaurée durant les jeux olympiques, mais également pour les autres fêtes sportives.
Les derniers JO antiques furent interdits par l’empereur romain Théodose Ier, jugés comme pratique païenne… Ce n’est que quinze siècles plus tard qu’ils seront réorganisés à Athènes.
Naissance des Jeux Olympiques modernes
En 1894, le français Pierre de Coubertin crée le comité International Olympique avec pour objectif d’organiser les premiers Jeux Olympiques modernes. Deux ans plus tard, ils sont organisés à Athènes. 14 pays sont représentés par 245 participants. Ce n’est qu’en 1912, lors des Jeux de Stockholm (Suède), que des délégations des cinq continents participent aux Jeux Olympiques. Ils se déroulent tous les quatre ans dans un pays différent.
Les Jeux Olympiques sont liés au mouvement olympique, qui est défini de la manière suivante : « Le but du Mouvement olympique est de contribuer à la construction d'un monde meilleur et pacifique en éduquant la jeunesse par le biais d'une pratique sportive en accord avec l'Olympisme et ses valeurs.» (Charte olympique, chapitre 1, règle 1.1).».
L’objectif est donc de lier le sport à la culture et à l’éducation, notamment en prônant des valeurs telles que le respect, l’amitié, l’excellence.
Pour rendre hommage à leurs ancêtres, la tradition du kotinos est réhabilitée lors des Jeux d’Athènes 2004. Les trois premiers athlètes de chaque épreuve reçoivent une couronne d’olivier. En ce qui concerne les grands vainqueurs qui ont marqué cette première réédition des Jeux Olympiques, on note Eugene-Henri Gravelotte. Cet étudiant en médecine d’à peine vingt ans est devenu le premier champion olympique français en remportant l’épreuve du fleuret. Du côté de la Grèce, c’est Spyridon Louis qui devient le premier champion olympique du marathon, en parcourant 38 km en 2h58’50’’. La course a été mise en place par par le Français Michel Bréal, qui a également conçue la coupe. Cette victoire est perçue comme un véritable symbole en Grèce, puisqu’elle suit l’itinéraire de légende de Pheidippides. Ce coureur aurait été envoyé de Marathon à Athènes pour annoncer la défaite des Perses en 490 av. J.-C. en arrivant. Après l’avoir annoncé : « νενικήκαμεν »« Nenikekamen ! », « Nous sommes victorieux », il serait mort d’épuisement.
Ces deux moments forts concernent seulement des hommes, puisque les athlètes femmes sont absentes des Jeux Olympiques de 1896, comme pendant la période antique. C’est en 1900, lors des JO de Paris, que les femmes pourront y participer, mais encore de façon limitée, puisqu’elles seront autorisées à concourir dans seulement deux domaines : le tennis et le golf. Peu à peu, d’autres sports sont introduits, comme la lutte féminine, durant les Jeux Olympiques d’Athènes en 2004. Cette édition marquera la plus grande participation féminine de l’histoire des JO, plus de 40% des participants sont des femmes.
De nombreuses évolutions ont eu lieu depuis que l’idée de Coubertin a été mise en place. Les jeux sont désormais partagés entre les Jeux de l’Olympiade (Jeux d’été), et les Jeux Olympiques d’hiver. Ces derniers ont été mis en place en 1926 après l’essai d’une semaine internationale des sports d’hiver à Chamonix deux ans plus tôt.
Les jeux olympiques n’ont cessé d’évoluer depuis leur création par les grecs. Ils ont notamment permis l’intégration des femmes au monde du sport, mais également, la mise en place de nouvelles compétitions inédites comme celle du breakdance cette année. Les JO sont également synonymes de partage et de fête, par la mise en place de programmes culturels dans le pays qui accueille les compétitions. Mais si on peut retenir une chose de l’époque antique, c’est que ces jeux laissaient place à une courte période de paix.
Et même si Paris 2024 a décidé de faire revivre la Trêve olympique à l’occasion des Jeux, cela n’empêche malheureusement pas les guerres partout dans le monde.